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La spiritualité n'a pas d'objet et ne se décline pas en objets ; elle est l’essence même de ce que nous sommes. On ne peut pas en faire un métier ni « investir » en elle en espérant en retirer, après des années de "travail", des intérêts et des bénéfices. Elle n'appartient pas au monde. Explorer consciemment ce que nous sommes et nos dimensions intérieures n'a aucune valeur aux yeux de la société, excepté si cela sert ses fins mercantiles.

La spiritualité n’est pas un domaine pratique du monde au même titre que la technologie, les arts ou la science. On ne peut pas se former ou faire carrière dans cette dimension, encore moins y devenir « quelqu’un ». On ne peut pas l’utiliser comme moyen pour parvenir à nos fins car elle n’appartient pas à l’ambition, aux rêves, aux désirs et aux attentes. Elle est ce qu’on est, l'ultime simplicité, une réalité dans laquelle le personnel s’efface toujours davantage au profit d’une essence impersonnelle, dépouillée de l'amalgame "humain".

La « spiritualité » des religions, censée nous révéler l’essence de ce que nous sommes, s’est fourvoyée dans les dogmes, les croyances, la politique et les rituels vides de sens. La « spiritualité » hors religion est devenue un business, une mode, une nouvelle promesse de bonheur et de liberté. Elle nourrit l’espoir d’une vie meilleure et sert souvent de palliatif aux difficultés à vivre et à évoluer dans le monde.

Travailler sur soi n’a rien de « spirituel ». On le fait pour mieux se connaître, trouver son équilibre et se défaire des accumulations douloureuses du passé, mentales et émotionnelles. Cela implique de nous ouvrir davantage à ce qui vit en nous, à ressentir, à observer intelligemment et à séparer le vrai du faux. Le travail sur soi est une préparation et un nettoyage ; ce n’est pas une fin en soi.

L’aspiration profonde à découvrir et à réaliser ce que nous sommes conduit à un processus de détachement, dans des degrés de pureté et de profondeur toujours plus grands. Il se vit en nous tout en étant dans le monde, au cœur de nos réalités quotidiennes et matérielles, en famille et au travail. Cette démarche porte en elle des exigences qui dépassent le cadre ordinaire d’une vie orientée uniquement sur la recherche de satisfactions personnelles et de plaisirs.

On ne peut pas parler de la vérité de ce qu’on est. Elle se situe au-delà des mots et des concepts. On ne peut qu’être cela.

 

Darpan, novembre 2023


Barry Long : « Le degré de conscience réalisé peut être mesuré par notre aptitude à ne plus prendre de décision, à cesser de vouloir et de faire des choix. Que nous obtenions ou non quelque chose relève purement de la conscience. Cela ne dépend pas de la quantité de nos efforts, de nos prières ou de nos désirs. Ainsi, nous cessons de vouloir, nous arrêtons d’essayer, nous abandonnons toutes les projections de l’esprit en tant qu’entité qui contrôle notre vie. »

"Les maîtres spirituels et les enseignants parlent à partir de différents degrés de connaissance de soi. Cela permet à chaque auditeur de découvrir la profondeur de sa propre connaissance de soi, en se basant sur le fait qu'en vérité, on ne peut reconnaître que ce que l'on a déjà vécu.

 

Si vous vous reconnaissez dans ce que dit l'enseignant, vous êtes avec lui dans la connaissance de soi et vous vous réjouissez d'entendre "ce que vous n'aviez pas réalisé que vous saviez déjà". Si sa connaissance de soi est inférieure à la vôtre, ou trop profonde pour que vous puissiez l'entendre en ce moment, vous le quitterez."

Osho : "lorsqu'il n'y a pas de « je » ou de « moi », sachez que c'est le summum de la connaissance.
 

Les voyants des Upanishads sont des gens très étranges. Ils ne disent pas que lorsque vous avez « vu » Dieu que c'est la connaissance ultime. Ils soutiennent que même la vision de Dieu n'est pas la limite de la connaissance, que lorsque tous vos chakras se sont ouverts, que la kundalini s'est éveillée et que le lotus à mille pétales s'est épanoui, sachez que ce n’est pas la limite de la connaissance. Ils ne disent pas non plus que lorsque vous avez traversé les sept cieux - et Dieu seul sait combien de calculs de ce type sont répandus - ou lorsque vous avez achevé le voyage des quatorze royaumes et que vous êtes entré dans le royaume de la vérité... Non, les Upanishads disent : ces choses n'ont rien à voir avec la question ; le seul critère est que le "je" ne surgisse pas.
 

Même la kundalini provoque l'éveil de l'ego. Le chercheur sent qu'il n'est plus une personne ordinaire, que sa kundalini s’est manifestée. Quelqu'un sent que son centre du troisième œil s'est éveillé, qu'il est capable de voir la lumière ; maintenant, il n'est plus une personne ordinaire. Quelqu'un d'autre sent que le centre de son cœur s'est éveillé, que le diamant bleu est apparu dans le cœur, que la flamme bleue a été vue ; il est maintenant libéré, il n'y a plus de monde pour lui.
 

Rappelez-vous que tout ce qui crée le "moi" est toujours issu de l'ignorance, quels que soient les beaux noms que vous lui donnez. L'Upanishad dit que tant que le "je" est créé - quelle qu'en soit la cause - tant que l'on a l'impression d'être devenu quelque chose ou quelqu’un, la connaissance n'a pas encore mûri. Aucune fleur n'a encore éclos, aucune explosion n'a encore eu lieu.
 

Le seul critère donné est qu'aucun "moi" n'est créé. Il est donc également possible qu'une personne assise dans son magasin, dont la kundalini ne s'est pas éveillée, qui n'a pas vu la lumière bleue, qui n'a pas voyagé dans les royaumes de la vérité - qui n'a rien fait, qui travaille simplement dans son magasin mais dont l'ego ne se manifeste pas - ait atteint l'état ultime de la connaissance. Même un grand yogi se tenant sur une crête de l'Himalaya, si son ego est aussi élevé qu'un pic de l'Himalaya, s'il pense qu'il est le seul à être arrivé et personne d'autre, s'il pense qu'il est le seul à avoir accompli et personne d'autre, alors comprenez que la connaissance ne s'est pas encore produite en lui.
 

Il n'y a qu'une seule pierre de touche : l'atteinte d'un état intérieur où rien ne crée d'ego. Alors, tout peut continuer à se produire - même si Dieu lui-même vient, le sentiment ne surgira pas : "Quelle chance j'ai, j'ai atteint même Dieu. Voyez, Dieu se tient devant moi et je le vois."

Osho : Finger Pointing to the Moon - Talks on the Adhyatma Upanishad – Chap 12

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